Textes

Ici vous trouverez des textes écrits par d'autres sur mon travail. Bonne lecture.

à mon idiot rayon galant phalange (Anagramme Anthony GRIPON, Alain DOMAGALA, texte à 2 mains)

Anthony Gripon est de ces entrepreneurs de l’inutile qui vous raconte des histoires avec des petits riens, des petits riens qu’il assemble, colle, bricole dans un univers souvent grotesque où le grotesque n’est pas en reste. Du pittoresque, voilà ce qu’il nous faut, voilà ce qu’il nous sert, une pittoresque pitance. Il reste des jeux d’enfants quelques séquelles dont on ne sait profiter qu’une fois devenu grand, beaucoup ont su stopper à temps, d’autres persévèrent, il est de ceux-là, ceux qui pensent que rien ne se perd et que tout se transforme ou qu’un verre d’eau sur une parapluie, c’est beau !

Cédric VILATTE, commissaire d’exposition .

De la vaine ambition à l'ambitieux amuseur

C'est en rapprochant ses travaux récents de pièces plus anciennes que l'exposition présentée lors de notre soirée D-clic a mis en exergue une étape importante dans la démarche du plasticien Anthony Gripon : le changement d'échelle. Du temps a passé depuis les petits bricolages que faisait Anthony Gripon à ses débuts. Avec la maturité, un changement d'échelle s'est opéré dans son travail. Pour chaque recherche en petit, il fait une trouvaille en grand... Ses petits bricolages s'étirent désormais dans l'espace et dans le temps. Avec le déploiement dans l'espace et l'augmentation significative de ses pièces, on pourrait s'attendre à ce que ses oeuvres gagnent également en sophistication. Mais Anthony Gripon ne cherche pas à donner à ses oeuvres l'aspect industriel que le marché de l'art réclame. Car loin de gagner en solidité, ces grands bricolages n'en sont que plus fragiles. Ses dessins, assemblages et autres collages sont passés d'une dizaine de centimètres de hauteur à un mètre de côté et la technique utilisée, celle du papier tendu sur châssis, est à l'image de ses autoportraits délicats et ironiques dans lesquels l'artiste met en scène sa propre fragilité. Il pointe ainsi du doigt les problèmes de la solidité et de la pérennité des oeuvres d'art dans le temps mais aussi et surtout ceux, existentiels, de la disparition inéluctable de l'artiste lui-même. Le déploiement dans le temps met quant à lui en jeu la patience qu'il lui fallait déjà pour constituer des images à partir de centaines de décalcomanies, ou pour coller des dizaines de soldats en plastique sur la tête renversée d'un mannequin. Mais c'est une fois encore l'échelle qui change lorsqu'il consacre non plus des dizaines d'heures à la création d'une pièce mais des mois entiers, comme c'est le cas pour «vanité», 2011 (tirage argentique sous diasec, 73x45 cm.), qui présente des objets qui ont été calcifiés pendant près d’un an dans le gouffre de Proumeyssac en Dordogne. Ainsi, bien qu'amusante, l'oeuvre de Gripon est nourrie d'une conscience aigüe de la vacuité de l'existence. Comme s'il fallait que nous fassions tous semblant. Comme s'il fallait jouer à vivre, jouer à l'artiste pour ne pas voir que la vie est insensée. De l'enfance, il garde certes le goût du jeu, du déguisement, des mondes imaginaires, mais l'insouciance n'est plus au rendez-vous. L'humour et la dérision sont en revanche des armes qu'il emploie volontiers pour rendre à l'absurdité de la vie la monnaie de sa pièce. Avec gravité il semble nous dire, fini de jouer, maintenant il faut s'amuser. Et c'est avec un plaisir non dissimulé qu'il s'amuse, se joue des codes existants, qu'il change la polarité, renverse l'échelle des valeurs et les habitudes visuelles. Mais sans jamais oublier que ce qu'il fait est un travail sérieux. Si la tension qui existait au départ entre la pauvreté des moyens utilisés et la grandiloquence de l'effet recherché est toujours présente dans son travail, il apparaît de plus en plus clairement que l'artiste est littéralement déchiré entre l'exigence de sa production fragile et bricolée et celle de son personnage galvanisé à l'ego démesuré. Cette identité clivée ne trouve à s'exprimer que dans l'équilibre précaire qu'il trouve dans la dérision et l'auto-destitution.

Léa BISMUTH, auteure, critique d'art, commissaire d'exposition, ici le texte qu'elle a écrit pour le catalogue du 57ième Salon de Montrouge.

Couverte de plumes d’oie, la cimaise du salon de Montrouge apparaît comme un lit douillet accueillant les oeuvres d’Anthony Gripon, en référence à une installation réalisée en 2010 avec plusieurs kilos de plumes dans une petite chapelle périgourdine, pays d’élection de l’artiste. « Le faiseur » - tel est son nom d’artiste - aime la prise de distance oulipienne, le « pas de côté », cherchant à donner du sens à des choses qui n’en ont pas forcément au premier abord. Deux des oeuvres présentées à Montrouge sont des photomontages réalisés à partir d’images glanées sur internet. Pour Pornographie Everywhere, il utilise des vues aériennes Google Earth, ne retenant que des noms de villes ou de villages aux consonances grivoises, appartenant à un champ lexical «volontairement en dessous de la ceinture», comme il le souligne avec malice. Ainsi, « Pute » au Ghana côtoie « Terre des Culs » en France, permettant l’élaboration d’une drôle de géographie… Les 100 parcelles d’images forment un « X » , celui du croisement des chemins, mais avant tout bien évidemment celui de la pornographie. Gripon aime les calembours, les jeux de mots, la distance ironique face au monde, et c’est en ce sens qu’il ne pouvait pas passer à côté d’un hommage à son « maître » Marcel Duchamp. En effet, NévrRose Sélavy — le titre est déjà une oeuvre, ou du moins un indice — est une composition conçue à l’aide de 400 images de vulves en gros plan collectées sur internet pendant une semaine de dur labeur passée à « se crever les yeux sur des sites pornos » (parmi celles-ci, on trouve bien sûr L’Origine de Monde de Courbet) : l’ensemble de ces sexes ouverts agence le visage de Duchamp travesti en son double féminin, la fameuse Rrose Sélavy au boa et aux mains si délicates. Ainsi, Gripon joue sur les mots et sur les images, tout en se plaçant dans la droite ligne du dadaïsme et de personnalités comme Robert Filliou, pour qui l’art est jeu, fête, à la fois « bien fait, mal fait, pas fait ». Et Gripon se fait « faiseur » , faiseur de blagues et créateur d’objets inattendus. Il y a en même temps, et c’est là la force de ce type de démarches artistiques, quelque chose de profondément sérieux, autant dans le travail dialectique qu’il fait subir aux objets et aux images, que dans la présence subtile de la mort. Ainsi, la mort est dans la fête, et les crânes s’invitent à l’orgie. Vanité #2 est un crâne que l’artiste a fait séjourner plus d’un an dans un gouffre de Dordogne ; et, par calcification naturelle, celui-ci s’est couvert d’une substance pailletée particulièrement séduisante. « D’une certaine manière, je fais ici un Damien Hirst, ironise l’artiste, qui place le crâne sur un socle en Lego (les Lego de son enfance !) rappelant la pixellisation et mettant les enfants innocents face à leur fatal devenir. Dans l’une des vidéos dans laquelle il se met en scène, Anthony Gripon insiste sur l’absurdité de toute existence terrestre : « tout ceci a-t-il un sens ? » Et on devine bien sa réponse : amusons nous un peu avant de mourir…

Marie-Françoise POTTIER, la mère de l'artiste ; ma "génitrice".

Mon fils c’est qui ? Un artiste. Un artiste c’est quoi ? Une personne anticonformiste. Que fait t’il ? Il s’amuse, il crée, il imagine, il dessine, voilà en quelques lignes comment il illumine...

Georges GERONDE, Capitaine de vaisseaux de l’armée française en retraite (marin d’état).

Anthony est un faiseur !… Un faiseur cherche à se faire valoir. Mais il n’y a rien de péjoratif la dedans car cela ne s’applique pas à un artiste sauf à condamner toute démarche artistique…Anthony agit. Il fabrique, il aime, il escamote. C’est un faiseur de calembours picturaux, « Un poing, c’est tout » ! Il donne de la visibilité et de la lisibilité au jeu de mots. Il se joue avec truculence et impertinence des formes et des mots. Max Jacob affirmait que « l’art est un jeu. Tant pis pour celui qui s’en fait un devoir » ! Anthony imagine, crée et s’amuse.

Catherine MACCHI, historienne de l’art.

L’univers d’Anthony Gripon est fait de toutes petites choses, des décalcomanies, des figurines de soldat, des magnets et autres humbles trouvailles provenant de fonds de tiroirs qui sont le support de rencontres fortuites, aussi drôles que poétiques, entre le visible et le lisible. Les principes qui régissent ces rencontres inopinées sont ceux du collage, de l’assemblage et du jeu de mot, trois pratiques finalement très proches l’une de l’autre bien qu’ouvrant sur des champs de savoir différents. Loin d’être des courts-circuits explosifs, ces rencontres sont comme des rendez-vous silencieux et paisibles, des moments futiles de légèreté et de bonheur. Ainsi, c’est avec le plus grand naturel que le modèle réduit d’un moteur de bateau, issu d’un petit jouet, vient se poser sur un vieux téléphone portable, inaugurant une nouvelle utilisation purement mentale. Ce recyclage des images, des choses et des mots, qui tient autant de l’association d’idées que du bricolage, s’opère toujours sous le signe du jeu. Sans doute, Anthony Gripon a-t-il gardé de ses années d’enfance une forme de détachement du réel lui permettant de faire un usage imaginaire du monde. Pour reprendre le pseudonyme de sa messagerie qui est aussi l’adresse de son site internet, Anthony Gripon est un faiseur. Un faiseur d’histoires et de petits bidouillages qui ne s’encombre pas de contingences. D’ailleurs, ses dessins et ses collages n’entendent absolument pas respecter les limites du papier. Certains se font un malin plaisir à déborder sur la marie-louise, quand ils n’empiètent pas purement et simplement sur le cadre sous la forme de figurines et autres jouets faisant sortir le dessin du plan. Quant à ses petits textes d’inspiration duchampienne et oulipienne, ils distillent avec humour abécédaires, acrostiches et allitérations, donnant de son travail quelques clés avec une sorte de modestie amusée. Cette attitude de retrait à travers laquelle l’artiste sème négligemment quelques signes que l’on pourrait lire comme une sorte d’« excusez-moi d’être artiste », contraste avec l’image que l’artiste donne de lui-même dans ses autoportraits photographiques. Dans ces images performatives, le faiseur apparaît alors comme un personnage ambitieux, sûr de lui-même, un rien mégalomane, jouant de sa moustache et de ses innombrables coiffures de séducteur de pacotille et apostrophant le regardeur d’un oeil de velours. Nul doute que ce drolatique gonflement de l’ego répond à la discrétion d’une pratique qui s’excuserait presque d’être là et fait écho à ce que l’artiste appelle joliment la « laborieuse vacuité » de l’existence.

Regis BRAUN, metteur en scène.

Assurément il y a deux Anthony Gripon. Celui incertain et joyeux des débuts et le véritable Gripon, dont la transformation spectaculaire se produisit après la lecture des oeuvres de Daniil Harms que je lui procurai. J’ai connu l’un et l’autre. Le premier était d’un abord convivial et lunaire dont j’ai encore la photographie, paré d’une salopette bleue et d’une incertaine casquette, alors qu’il travaillait pour la mémoire de l’immortel Soldat Sveik. Le second cherche sans le savoir l’origine de son oeuvre, puisque voilà maintenant qu’’il mentionne Rrose Sélavy, ombilic avéré de tout l’Art Contemporain.

Donc Gripon cherche. Il s’amuse en ressuscitant la quincaillerie Dada, avec humour ce qui prouve qu’il en est au moins au troisième degré avec son Clou de l’Exposition. Mais il n’est pas bêta. Ce n’est pas lui qui irait accrocher un pneu de voiture au – dessus d’une trousse à pharmacie pour être de son siècle et alerter sur les fins de week – ends. Mais si, vous savez bien, tout cet attirail fait d’évidences et de portes ouvertes où toujours il s’agit d’illustrer avec des sabots de trois tonnes ce que tout le monde sait.

Anthony amuse son cerveau. Il lui en fait voir. Il lui propose de considérer l’infiniment petit pour qu’il en fasse un infiniment grand. Le cerveau acquiesce et de poussières d’images ou d’objets minuscules crée des chevelures, des visages, des montgolfières. C’est ce que j’aime. Parce que je sais que le Gripon en marche est un animal moderne qui va exploser bientôt. Pour devenir un bel Artiste, lui qui pour l’instant, en tapinois, sait plus que tout autre qu’il n’est que le Faiseur de sa propre poésie.

Michel DENAIS, linguiste.

Cette invitation à un parcours jubilatoire met du baume au coeur, lave le regard et le dépoussière de l’inutile.

De la Nostalgie, de l’essentiel, du simple, de l’évident; si la récré pouvait s’éterniser, mais est-ce si simple ?

Voyage dans un pays étrange d’une harmonieuse confusion, d’une troublante simplicité : appariements détonants, objets dénaturés, détournements majeurs, émouvantes compositions, chacune d’elle, suggère mille histoires. Au-delà du miroir, tu avances, sur la pointe des pieds, aérien, espiègle, moqueur, insolent parfois. Ce masque te sied. D’acier sans doute.

Pour cette initiation à un autre regard, pour cette embellie,

Merci

Caroline DE SAINT LAURENT, médecin.

CLIN D’OEIL

Anthony Gripon, gratteur Graveur, égrène ses grains Graphiques galvanisants au gré de ses grisantes grivoiseries, grand gamin grimé qui guette et goûte à sa guise la gracile Gaîté d’une vigoureuse vitalité qui lui va comme un gant, lui le vigilant Gaucher gaulois gauchissant…

Energique, il compose, pose les cons sur la toile, perce et transperce, cadre et décadre…De l’ensemble à l’intime, du tout à la cellule, il trompe l’oeil. Constellation contestaTAIRE, ironie parfois aMère...De son oeuvre ludique se dégage une poésie, une légèreté gravide, d’une gravité légère, humour décalé qui renvoie à l’absurde, interroge l’essentiel…Les JEux de mots et des matières interpellent, éveillent éMOTions, curiosité et interrogation…prendre au mot, ou pas, les maux inscrits, leurs mouvements vers l’au-delà…des signifiantes apparences? Sans Nom en Quête ou non de sens, dans une douce rondeur, non sans une certaine douleur…

Emmanuel GARNERO, président de ludothèque.

Alors oui, dis moi qui es tu toi ?

Homme qui manie la craie, les pinceaux la colle et les bouts de bois. Tout petit déjà tu faisais ça à la maternelle comme les autres enfants. Mais toi t’as pas arrêté...T’en a même fait ton métier, même si je sais pas si t’as un métier.Vivre de sa passion ! ah les bateaux, la mer tout ça... t’aurais pu être marin, bibliothécaire ou potier. Mais non ! t’as pas lâché tes crayons. Quel que soit le support, papier, vidéo, photos, etc... Chaque jour qui passe se mettre à nu ne rien cacher de ses sentiments, ses pudeurs ou ses peurs. Qui ose encore ça de nos jours ? Je lache le mot Artiste. Tu l’es jusqu’au bout, du fond de toi même à la pointe de tes cheveux qui fourchent. Artiste vivant, attentif au monde qui l’entoure et loin des tourments artificiels dont s’entoure parfois ceux qui souffrent de ne pas savoir créer tout en étant heureux. Car tu l’es heureux et c’est ça qui rends le monde meilleur. Les gens heureux qui montrent aux autres la beauté ou l’absurdité qui les entourent. Parfois la démonstration de la paresse intellectuelle de tes contemporains t’use ou te désespère tel ce blog que tu laissas mourir un jour après tout ses avis de morts prochaines que tu lançais comme des SOS perdus d’avance dans cet univers numérique. Tu rebondiras et reviendras encore plus fort défier ces touristes volages qui se baladent à la recherche de leur temps perdus sur cette toile éphémère, ce jour là la rencontre se fera j’en suis sur ; moi cet espace dédié à la spontanéité me manque déjà. Alors oui petit bonhomme va, vole et peint ou dessine toi qui connait les secrets de ces dix doigts qui accompagne ta main la bas tout au bout de tes bras. Merci pour cette rencontre qui s’est produit un jour entre nous, pour tous ces délires et pour cette étincelle, cette vision que tu as su faire naître dans cette esprit étroit qui m’accompagne tout là haut dans ma tête de robot quotidien ertététisé. Anthony toi le contorsionniste qui sait regarder son nombril tout en délivrant des messages universels ne t’arrête pas Continu au moins pour nous pauvres pécheurs ne sachant plus extrapoler sur la moindre idée, porte et garde ce flambeau qui nous préserve d’un retour au temps préhistorique ou seul le remplissage d’estomac et le vidage des c…… était important.

Arno FABRE, artiste.

Bien sûr, l’apparente légèreté et naïveté des oeuvres d’Anthony Gripon est feinte. Les éclatantes paillettes, qu’il affectionne tant, sont autant de brisures du miroir aux alouettes, des reets étincelants qui ne sauraient cacher ni le cadavre de Narcisse, ni la pourriture des Nymphéas. Comme les agitations du papillon échoué sur les eaux du lac, les jeux de mots minimalistes et simplistes d’Anthony Gripon sont touchants d’humanité, d’une dérisoire et inconsolable solitude. Son oeuvre est un appel au secours de son paradis perdu. «Geek Oulipien», Anthony Gripon est terriblement de son époque, il consomme durablement pour oublier sa mort, tout en rêvant de poésie.

Alain DOMAGALA, artiste.

Vous auriez du vous demandez, la première fois que vous avez vu une tache de peinture sur un morceau de bois, si quelqu'un ne l'avez pas placée là par hasard. On lit bien l'avenir dans du mare de café. On cherche à s'expliquer les signes qui nous entourent, a les interpréter et ce, souvent pour apaiser nosangoissantezexistences. Certains l'ont bien compris, ils vous racontent des histoires.

La première fois, vous auriez du vous demander. Le sieur Gripon est assis avec vous sur la branche mais c'est lui qui tient la scie. Le plus inquiétant c'est qu'il vous veut du bien. Il est de ces entrepreneur de l' Inutile, vous débarrassant de ce qui ne vous traversera jamais l'esprit. Ces petits riens, il les assemble, les colle et les bricole dans un univers souvent grotesque où la Grotesque n'est pas en reste.

Paillettes et gommettes, fards d'un monde enfantin, viennent anoblir le plus vulgaire. Ses armes sont simples, de toute façon, il faut qu'ça brille ! Du pittoresque, voilà ce qu'il nous faut, voilà ce qu'il nous sert, une pittoresque pitance. Il fait partie de ceux qui nous racontent des histoires à table. Loin d'être insoutenable, leur apparente légèreté vous bernera sans doute. Il est à la frontière de nos deux mondes, traducteur d'un imaginaire souvent complexe. Il utilise un langage parfois absurde, pourtant fondé sur des bases glissantes, galets qu'il a lui même couvert de savon.

Il reste des jeux d'enfants quelques séquelles dont on ne sait profiter qu'une fois devenu grand. Il ne faut pas croire que l'usage abusif de quelques mots savants, des décalcomanies et du trichloréthylène, produit des effets secondaires sur tout le monde. Beaucoup ont su stopper à temps, d'autres persévèrent. Il est de ceux-là, ceux qui pensent encore que rien ne se perd mais que tout se transforme, qu'il n'est pas vain de rechercher une raison et une cause aux choses qui nous entourent. L'étiologie, science des causes, lorsqu'elle est bien ordonnée, ne déflore pas la poésie du mystère.